Le premier constructeur automobile européen traverse une période de turbulences majeures. Volkswagen a finalisé un accord historique avec le syndicat IG Metall prévoyant la suppression de 35 000 emplois en Allemagne d’ici 2030, représentant environ 29% des effectifs dans le pays. Cette décision vise à générer plus de 15 milliards d’euros d’économies annuelles.
Contrairement aux craintes initiales, aucune usine ne sera fermée sur le territoire allemand. Toutefois, les capacités de production seront drastiquement réduites de 734 000 unités. Les sites de Dresde et Osnabrück cesseront leurs activités de production automobile respectivement en 2025 et mi-2027, mais seront reconvertis vers d’autres activités industrielles.
Cette restructuration majeure s’explique par plusieurs facteurs convergents. Le groupe fait face à une concurrence chinoise particulièrement agressive, avec une baisse significative des ventes sur ce marché stratégique qui représente 40% de ses revenus. Les coûts de production en Allemagne, jugés trop élevés, pèsent également sur la compétitivité du constructeur face aux nouveaux acteurs du marché électrique.
La production de certains modèles emblématiques sera délocalisée. La Golf, produite historiquement à Wolfsburg, sera notamment assemblée au Mexique à partir de 2027. L’usine historique verra son nombre de lignes d’assemblage passer de quatre à deux, avec l’arrivée prévue d’une Golf électrique en 2028, développée en partenariat avec Rivian Automotive.
Cette transformation reflète les défis auxquels fait face l’industrie automobile européenne dans sa transition vers l’électrique, confrontée à des surcoûts structurels et à l’émergence de concurrents asiatiques particulièrement compétitifs sur les prix et les technologies de batteries.
